ACCUEILLIR JéSUS COMME MARIE
Père Michel
DUPUY,
prêtre de
Saint-Sulpice
"Le chrétien, comme Marie, accueille le Seigneur Jésus en son expérience spirituelle."
Vaste sujet. Car notre expérience spirituelle a de nombreux aspects et diffère
selon les personnalités. Le titre qui m'est proposé mentionne "le
chrétien". Pourquoi le chrétien plutôt que la chrétienne ? Le monumental Dictionnaire
de spiritualité achevé il y a quelques années s'attache à caractériser
différentes spiritualités. S'il y a dans l'expérience spirituelle des uns et
des autres des différences, les plus manifestes à mon avis sont celles qui
distinguent les expériences féminines des expériences masculines et
spécialement dans l'attitude vis-à-vis de Marie. Celles qui ont été mères,
celles qui ont désiré l'être, celles qui par amour de Dieu y ont renoncé
seraient plus qualifiées que moi pour comprendre ce qu'a vécu Marie et
accueillir Jésus semblablement. Puisque j'ai été désigné pour traiter ce sujet,
c'est qu'on n'attend pas de moi des traits spécialement féminins. Je ne crois
donc pas m'écarter du sujet qui m'incombe en parlant des chrétiens comme des
chrétiennes et en retenant de l'expérience spirituelle seulement deux traits
tout à fait généraux qu'on retrouve chez les hommes comme chez les femmes et
dans les spiritualités les plus diverses, l'expérience de la relation et celle
de l'infini ou si vous préférez du sacré.
1. Une
relation humaine
Longtemps et souvent on a défini la personne humaine dans une perspective
individuelle "une créature raisonnable", que l'on dît seulement avec
les thomistes "dans une nature individuelle" ou que l'on précisât
avec les scotistes "en une existence incommunicable". Aujourd'hui
beaucoup cherchent à caractériser l'être humain à l'inverse par sa capacité de
relations, quand ils ne vont pas jusqu'à parler de Dieu ainsi. Je me garderai
de parler de Dieu de cette manière et m'en tiens au regard sur l'homme.
Seul, on ne pourrait être homme, être vraiment homme, homme ou femme. L'autisme
est une effroyable infirmité. Nous devons d'être nous-mêmes, en un sens, à
toute une collectivité, sinon à l'humanité entière. C'est portés par un
tradition séculaire et éclairés par la réflexion de nos prédécesseurs que nous
honorons et prions Marie. À juste titre un cardinal s'adresse ainsi à elle :
"Marie, ma Mère, Mère de
Jésus, notre Mère : pour me sentir uni à Jésus ainsi qu'à tous les hommes, mes
frères, je veux t'appeler notre Mère." [1]
Cependant nous nous pencherons ici davantage sur la relation d'une personne à
une autre en particulier, pour mieux découvrir la relation de Marie à Jésus et
de Jésus à Marie. La nature humaine de Jésus implique qu'il vive en relations
avec des humains. Et avec quels humains ? Évidemment pour commencer, avec sa
mère. Accueillir Jésus, c'est accueillir avec lui celle qui fait partie de sa
vie, de sa pensée, de son coeur.
Que d'excellents auteurs ont invité à aller à Jésus par Marie! J'y reviendrai.
Mais pour le moment je fais l'inverse. Je vais tout droit à Jésus et il me fait
trouver aussi Marie. C'est la démarche des mages venus d'Orient. Ils trouvèrent
l'Enfant et sa Mère. D'abord l'Enfant. Et c'est aussi l'ordre que suivent les
auteurs les plus anciens qui parlent de Marie. Ils ne la nomment que pour
parler de Jésus. Rappelle-t-on qu'elle est vierge, c'est avant tout pour faire
comprendre que Jésus est né de Dieu. Le Protévangile de Jacques, tout en
parlant de Marie beaucoup plus que Matthieu et Luc ne l'avaient fait, demeure
centré sur Jésus. Il en est de même des premiers théologiens : c'est
essentiellement pour mettre en valeur l'oeuvre de Jésus et montrer qui il est
que Justin, Irénée, Tertullien et même Ambroise et Augustin allèguent le rôle
de Marie. Que l'intercession de Marie les ait aidés dans leurs découvertes, on
peut certes le penser, mais il serait excessif de dire que leur itinéraire
spirituel les ait conduits à Jésus par Marie.
Matthieu et Luc nous font entrevoir la relation de Jésus à Marie d'abord en sa
conception, puis lorsque Marie visite sa cousine Élisabeth, et encore en la
naissance à Bethléem. Ce sujet a spécialement retenu l'attention au XVIIe
siècle, en France, de Bérulle, Condren, Olier, Chardon, Louis François
d'Argentan[2].
Leurs réflexions nous paraissent contestables en ce qu'ils prêtent à l'Enfant
dès le premier instant de son existence humaine, la conscience et la liberté
que nous connaissons à l'âge adulte. De la sorte ils peuvent donner un sens
plus concret à l'épître aux Hébreux : "Entrant dans le monde il dit :
tu n'as voulu ni sacrifice ni oblation alors j'ai dit : Voici, je viens."
et à l'épître aux Philippiens : "I1 s'est anéanti lui-même."
Ainsi Olier écrit: "Jésus-Christ en Marie est dedans un tabernacle où
il veut être adoré ; Jésus-Christ en Marie est assis sur un trône où il veut
être honoré; ... Jésus-Christ en Marie est dans son lieu de repos où il veut
être félicité. Enfin Jésus-Christ en Marie est dans son paradis d'où il ne veut
jamais changer et duquel il veut être inséparable durant le temps et en
l'éternité."[3]
Chardon se singularise en voyant dans le sein de Marie, non pas un paradis pour
Jésus, mais une croix, et non pas une croix pour quelques heures comme celle
sur laquelle il va mourir, mais une croix pour neuf mois[4].
Nous avons tous fait l'expérience du séjour en notre mère. Mais le souvenir que
nous en avons est enfoui si profondément en notre inconscient que je dois
renoncer à y recourir pour évoquer notre expérience spirituelle.
Je préfère m'en tenir aux données évangéliques sur Jésus déjà né. Jean note la
relation de
Jésus à Marie lors des noces à Cana
et aussi quand Jésus sur la croix confie Marie au disciple. Sur ce point les
développements d'un Chardon nous surprennent moins. Marie est une croix pour
Jésus en ce sens qu'il souffre de la faire souffrir ainsi. Peut-on imaginer
pire souffrance pour elle que de voir son fils ainsi supplicié ? Donnons la
parole plutôt à une femme et à une femme qui a autant qu'on peut le désirer
l'expérience de la maternité, car elle a mis au monde quatorze enfants, Margery
Kempe. Elle met ces mots sur les lèvres de Marie, lorsque Jésus l'avertit qu'il
va mourir : "Hélas mon cher Fils, comment supporter une telle douleur,
moi qui en ce monde n'ai d'autre joie que Toi Seul. Ah, cher Fils, si Tu tiens
à mourir, laisse-moi mourir avant, ne me laisse pas voir ce jour d'affliction,
car je ne saurais jamais supporter la souffrance que me causera ta mort. Pour
que tu ne meures pas, je voudrais le faire à ta place, si cela pouvait sauver
l'âme de l'homme. Si tu n'as aucune pitié pour toi-même, aie pitié de ta Mère,
mon cher Fils, car tu sais bien que tu es le seul à pouvoir me consoler ici-bas.
Prenant alors sa Mère dans ses bras, Notre Seigneur l'embrassa très tendrement
et lui dit : "Mère bénie, armez-vous d'espoir et de courage car je vous
ai dit bien souvent que pour sauver les hommes et qu'ils retrouvent le bonheur,
il me fallait mourir... ".[5]
Vision ou imagination, je ne peux le dire et peu importe. Quel prédicateur
n'amplifie pas de la sorte le donné biblique tellement succinct en prêtant à
Marie des sentiments profondément humains ? L'expérience humaine sert de caisse
de résonance à des notations si discrètes qu'elles risqueraient de passer
inaperçues.
Membre d'un réseau de relations, l'homme est en même temps conscient de sa
liberté : ces relations, il les assume et les rend ainsi vraiment humaines ou
bien les refuse pour mieux s'affirmer.
Depuis la Renaissance, la liberté a
été mainte fois revendiquée comme le trait spécifique de l'homme.
Pic de la Mirandole fait ainsi
parler le Créateur au premier homme : "Nous ne t'avons assigné ni place
déterminée, ni aspect propre, ni rôle spécial, ô Adam, pour que tu choisisses
ta place, ton aspect, ton rôle, que tu les gardes et possèdes selon ton désir,
selon ton jugement. Les autres créatures, leurs natures les maintiennent dans
les lois que nous avons prescrites. Toi, tu n'es pas enchaîné ; tu te fixeras
ta nature en ton libre-arbitre aux mains duquel je t'ai mis." [6]
Les évangélistes notent déjà la liberté que prend Jésus à l'égard de se mère,
d'abord lorsqu'il reste au Temple de Jérusalem, au point que Marie lui dit :
"Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois, ton père et moi,
peinés, nous te cherchons."[7]
Plus tard, lorsque la foule l'entoure et que les siens cherchent à l'aborder,
Jésus répond : "Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la
parole de Dieu et la mettent en pratique." [8]
Il n'y a pas de relation humaine si on ne tient compte de cette liberté de
celui ou de celle avec qui on dialogue. Cette liberté parfois se manifeste, si
intimement qu'on croie se connaître, en des réponses inattendues,
imprévisibles. Parfois elles frisent un esprit de contradiction. Il est signe
que chacun garde sa personnalité et son secret. Car en chacun, en chacune,
demeure une profondeur inaccessible. En Marie et en Jésus, cette profondeur
était le signe d'une vocation unique.
Cependant,
quel que soit le secret de chacun, les similitudes existent entre les uns et
les autres. Nombre de connaissances sont communes, notamment celle d'un langage
qui permet de s'enseigner mutuellement en se faisant confiance ; on croit ce
qu'un autre vous dit. Et la plus grande partie de notre savoir vient de ce que
nous avons cru ce qu'on nous apprenait. Cette confiance faite à un autre
s'appelle foi quand elle est faite à Dieu.
Mais elle a une limite. Ceux qui nous informent ne sont pas infaillibles. La
certitude de la foi est d'un autre ordre que le savoir par ouï-dire. Il faudra
y revenir dans notre seconde partie.
Par fidélité à l'Écriture sainte, j'ai mentionné les scènes retenues par les
auteurs sacrés. I1 va de soi que Jésus a vécu sa relation à Marie à bien
d'autres moments. La récitation du Rosaire trouve là sa raison d'être. Comment
Jésus aurait-il pu oublier sa mère, qu'il fût tenté au désert, baptisé par
Jean, qu'il promulguât les
béatitudes, guérît des malades, qu'il fût acclamé par la foule, transfiguré
qu'il instituât l'Eucharistie, prît le chemin du Calvaire ? Alors nous ne
pouvons prier Jésus sans penser à Marie. Nous ne pouvons parler à Marie sans
lui parler de Jésus.
Cependant, prêtant à Jésus notre expérience humaine de la relation et de la
liberté et aussi de la communication avec des semblables, nous nous sommes en
fait limités à ce qui concerne la nature humaine. Or nous affirmons que Jésus
est Dieu, que Marie est mère de Dieu. Sur quelle expérience spirituelle nous
appuyer pour nous aider à concevoir, du moins par analogie, ce que nous
affirmons ?
Saint Thomas observe avec profondeur que la relation de l'enfant à son père et
à sa mère peut être considérée comme une seule relation en ce sens qu'elle est
à la fois relation à l'un et à l'autre indissolublement[9].
Cette remarque permet d'approcher ce que signifie le titre de Mère de Dieu.
Mais une difficulté considérable demeure. La notion de relation, si parlante
lorsqu'il s'agit des rapports avec nos semblables, n'est plus pareillement
utilisable pour dire le rapport de Dieu à nous, du Fils de Dieu à nous. Si nous
sommes réellement en relation avec Jésus, Homme-Dieu, de Dieu à nous, dit saint
Thomas, la relation ne peut être dite que de raison"[10].
II en va de l'absolu de Dieu, comme on le dit depuis Hege1, ou pour recourir à
un vocabulaire plus biblique, il en va de la sainteté de Dieu. Dieu est le
séparé. Il ne s'agit pas de l'imaginer sur notre modèle.
Je sais bien que beaucoup de nos contemporains, hélas, ne s'embarrassent pas de
cette difficulté. Certains, par exemple, écrivent que Dieu a besoin des hommes,
comme si «avoir besoin» pouvait être dit de Dieu. Plusieurs raisonnent ainsi :
"Puisque Dieu est amour, il lui faut des hommes à aimer". Il
me paraît plus respectueux et plus conforme à l'Écriture sainte de dire que
Dieu nous aime, non pas nécessairement, mais gratuitement. D'autres vont plus
loin encore et démontrent que Dieu est trinité : non seulement l'homme est un
être de relations, mais il ne peut en être autrement de Dieu, s'il est amour.
C'est à titre d'exemple de représentations contestables que je rapporte de tels
raisonnements. En réalité l'Écriture sainte n'invite pas à pareille audace
spéculative. Au prophète Isaïe Dieu déclare : "Mes pensées ne sont pas
vos pensées. Autant le ciel domine la terre, autant mes pensées passent
les vôtres." L'expérience des relations humaines peut-elle nous
éclairer sur ce point ? Du fait qu'il est libre, tout homme, disions-nous,
garde, si bien qu'on le connaisse, un côté imprévisible. Il demeure
irréductiblement un autre. À combien plus forte raison Dieu demeure autre et
mystère. Cette voie de l'expérience de la relation connaît de ce fait une
limite et risque d'enfermer dans une théologie négative. Accueillir Jésus comme
Marie, ce n'est pas seulement l'accueillir en tant qu'il est homme.
2. Un regard
vers l'infini
Le sacré
Je recours donc à une expérience spirituelle différente de la relation, sans
l'exclure, mais la complétant plutôt, celle de l'infinité, expérience
multiforme, et aussi commune, je l'espère que difficile à dire. Il y a près
d'un siècle, Rudolf Otto attirait l'attention sur l'expérience du sacré, en la
caractérisant d'abord par la frayeur. Il notait la crainte mentionnée à chacune
des annonces de l'Incarnation. Si Zacharie est troublé et a peur[11],
Joseph passe aussi par la crainte puisque le messager de Dieu doit le rassurer[12]
et il en est de même de Marie[13].
Sur la montagne de la transfiguration Pierre. Jacques et Jean connaissent,
quand la nuée s'étend sur eux, un moment de frayeur. Otto insistait sur le
caractère irrationnel de ce sentiment, ce qui, soit dit en passant, rend
difficile de savoir si de telles émotions sont vraiment semblables ou
essentiellement différentes selon leurs bénéficiaires.
Aussi je préfère me référer d'abord à une expérience plus banale, et plus
facile à dire. En
France nous venons de célébrer le
350ème anniversaire du Mémorial de Blaise Pascal. Alors
plutôt qu'au sacré d'Otto, je m'arrête sur ce qu'il a évoqué admirablement en
écrivant : "Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie"
[14].
I1 est possible que cet effroi comporte cet élément irrationnel antérieur à
toute réflexion que relève Otto. Mais il est vite justifié par l'évidence de la
disproportion entre les forces dont on dispose et celles dont on ne dispose
pas, disproportion entre le moment présent et la durée qui vous échappe, mais à
laquelle on ne peut échapper. Comment accepter sans appréhension ses propres
limites et sa dépendance radicale, à l'égard de ce qui nous dépasse ? En ce
texte le regard de Pascal ne se porte alors que sur l'univers. Quel ne sera pas
son effroi s'il vise plus haut encore, Dieu ? "Le fini s'anéantit en
présence de l'infini et devient un pur néant. Ainsi notre esprit devant Dieu ;
ainsi notre justice devant la justice divine."[15]
Heureusement il entrouvre une autre infinité en ce qui n'est plus matériel, un
infinité qui peut faire dépasser l'effroi: "La distance infinie des
corps aux esprits figure la distance infiniment plus infinie des esprits à la
charité, car elle est surnaturelle." [16]
D'autres en viennent plus directement à la dimension religieuse. Pensons au verset
de l'Exode où Dieu répond à Moïse qui désire voir sa gloire : "L'homme
ne saurait me voir et demeurer en vie"[17].
L'aveu de Pascal n'a pas vieilli. Il n'est pas le seul à redouter l'épreuve
d'un silence sans fin
Que de gens semblent avoir peur même
du silence momentané et ont besoin d'un poste de radio en permanence ou
d'écouteurs ! Quant à la pensée de l'éternité, elle est manifestement
intolérable. On préfère dire qu'il n'y aura plus de temps. Kant, en voyant dans
la durée seulement notre manière de concevoir, a dégagé ses lecteurs d'un
fardeau insupportable, ceux du moins de ses lecteurs qui parviennent à oublier
quelle incertitude demeure quant à leur condition, ou pour reprendre la terme
biblique, quant à leur salut.
Si le silence éternel déjà est écrasant, qu'en sera-t-il de cette parole qui
interrompt ce silence, le Verbe de Dieu ? Si déjà l'infinité de l'espace fait
de nous des égarés, comment la différence infiniment plus infinie entre une
créature et le Créateur est-elle franchissable ? Oui, ne nous étonnons pas que
la première annonce de l'Incarnation suscite d'abord un sursaut de stupeur
inquiète. Mais accueillir le Christ c'est par la foi dépasser cette crainte,
écouter sa parole et se laisser retrouver par le Fils de Dieu.
Je ne devrais pas évoquer seulement ce qu'a de non supportable, je ne dirai pas
le "concept" d'infini, puisque précisément on ne peut le concevoir,
mais ce qu'a d'inquiétante la visée de l'infini, sans mentionner aussi ce
qu'elle a d'attirant, de fascinant. "Tu nous a faits pour toi, dit
Augustin à son Créateur, et notre coeur est sans repos tant qu'il ne repose en
toi".[18]
Cependant cet attrait ne dissipe pas pour autant une douloureuse obscurité.
Comme dit le livre des Proverbes, ou plutôt sa traduction latine souvent citée,
notamment par Eckhart[19]
et Herp[20]
: "Qui veut scruter la Majesté sera écrasé par sa gloire."[21]
La Majesté de Dieu, c'est-à-dire ce que Dieu a de propre, son infini dirais-je
pour reprendre le mot des contemporains de Pascal.
Marie accueille son Fils
Dans l'obéissance
Après l'annonce que lui fait l'archange Gabriel, Marie passe de la crainte à
l'acceptation :
"Voici la servante du
Seigneur." C'est du moins la traduction française reçue aujourd'hui,
"servante" plutôt qu'"esclave". L'évolution des traductions
reflète celle des rapports sociaux. Dans l'antiquité l'esclavage était commun.
Puis en Europe il est devenu le servage. Au 17` siècle Giliberto voit encore
dans cette réponse de Marie un acte de dépossession totale[22]
: une servante ne peut rien posséder. D'autres se sont proposé d'imiter Marie
en lui vouant servitude au sens où un chevalier se dévouait à sa dame, s'en
faisant "cavalier servant".
On a tôt remarqué que c'est au service de Jésus qu'il faut être. La servitude
envers Marie n'est défendable que parce que les volontés de Marie ne sont
autres que celles de Jésus, que celle de Dieu. Ainsi la donation de soi à Marie
suppose une relation par Marie à plus grand qu'elle.
Nulle femme n'est mère sans l'intervention d'un père. C'est Dieu qui est Père
de Jésus. Marie
accueille Jésus non seulement de la
manière dont une mère accueille l'enfant qu'elle vient de mettre au monde, mais
dans une obéissance totale à Dieu.
Prenant soin de son nouveau-né, se laissant accaparer par lui comme toute mère,
elle est toute au Fils de Dieu. Elle est toute à Dieu. Elle est Mère de Dieu.
On comprend que Lenglez dise que "la dignité de Marie est immense et
tient de l'infini" [23]
du fait qu'elle est Mère de Dieu. C'est une manière de parler. En rigueur, il
n'y a pas de moyen terme entre ce qui est fini et l'infini. Marie reste
créature et finie. Mais son Fils n'est pas seulement créature, il est Dieu,
infini. Et, du moins dans sa nature humaine, il partage avec elle la plus
grande oeuvre qui puisse être, l'oeuvre de l'Incarnation.
Aujourd'hui l'esclavage est condamné. On ne doit réduire personne en esclavage.
Et réciproquement on ne doit pas non plus abdiquer servilement jugement et
volonté entre les mains d'un autre. Seule la dépendance vis-à-vis de Dieu
demeure radicale, lui dont la sagesse est infinie et la volonté souveraine. La
consécration à Marie ne peut être qu'accueil de Jésus.
Dans la foi
Plus encore que son obéissance, saint Luc souligne la foi de Marie et formule
ainsi la béatitude qu'Élisabeth inspirée par l'Esprit lui adresse : "Heureuse
celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part
du Seigneur" [24].
Je n'ai pas l'expérience de la maternité pour m'aider à comprendre ce qu'a vécu
Marie. Mais que nous soyons hommes ou femmes, nous avons celle de la foi. Elle
nous porte à accueillir Jésus comme Marie l'a accueilli. Et, non plus
Élisabeth, mais Jésus lui-même a formulé la béatitude qui nous concerne. À la
femme qui enviait Marie de l'avoir mis au monde il a répondu : "Heureux
ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent cri pratique." [25]
Accueillir Jésus comme Marie nous
est possible de cette manière. Nous ne pouvons imiter la relation physique de
Marie à Jésus, du moins au sens propre, mais par la foi nous suivons son exemple.
Une telle foi est d'un autre ordre que la confiance que nous pouvons faire à
nos semblables en raison de leur compétence et de leur amitié. La confiance en
eux, si grande soit-elle, reste inévitablement limitée, ne peut être infinie, car
ils ne sont ni infaillibles ni impeccables. Seule la foi en Dieu possède une
certitude absolue. La foi est vertu théologale, réponse à Dieu même. Le savoir
nouveau qu'elle procure demeure limité, mais elle unit à celui qui est sans
limite, infini.
J'ouvre une brève parenthèse. Luc souligne que nous avons à imiter non la
maternité de Marie, mais la foi de Marie. Quelques uns ont cherché néanmoins à
imiter sa maternité en un sens symbolique, à commencer par saint Paul qui écrit
aux Corinthiens[26]
les avoir "engendrés" dans le
Christ par l'Évangile. D'autres ont
vu une analogie entre la maternité divine de Marie et la consécration
eucharistique qui produit le corps du Christ. Mais ceci m'éloignerait de mon
sujet qui est l'accueil du Christ.
Dans l'humilité
Luc montre l'obéissance de Marie, la foi de Marie. Il évoque aussi son
humilité. Juan de
Cartagena dans une admirable homélie
sur l'Annonciation [27]
explique que les philosophes distinguent deux infinités, l'infinité positive,
celle de Dieu qui est, et l'infinité négative, le néant. La Vierge. Marie, pour
offrir à l'infinité de Dieu une place proportionnée, sous l'inspiration de
l'Esprit saint, s'est revêtue de l'infinité négative, se considérant comme
néant en s'abaissant humblement. En cela elle accueille le Fils de Dieu
librement, lui qui, dit saint Paul, s'anéantit lui-même en la condition humaine. Elle se fait servante en une obéissance totale à la
volonté de Dieu. Que notre foi aussi soit humble.
Par amour
Aussi j'en viens à un quatrième point sur lequel nous avons à imiter Marie pour
accueillir le
Christ, un quatrième point qui a
retenu davantage l'attention que la foi de Marie [29],
sans doute parce que dans les milieux chrétiens la foi étant communément
partagée posait moins de questions.
L'attribut divin dont l'infinité effraie et qu'on mentionne le plus souvent est
la justice. Que de fois Marie a été présentée comme l'avocate et la protectrice
à ce sujet ! Binet s'adresse ainsi à elle :
"Si le Ciel veut user de rigueur, si Dieu nous veut prendre
criminellement et nous abandonner à la justice de sa colère, faites-nous
l'honneur de nous avouer pour vos serviteurs et nous voilà contents".
II ajoute "O douce princesse de nos coeurs, hélas, dites que vous êtes
notre chère soeur, ou bien notre bonne maîtresse, afin que nous vivions par
votre entremise et que en votre faveur on nous fasse jouir du bien
éternel, qui seul est digne d'être nommé bien." Et il rassure le
coupable : "Avez-vous peur d'être damné et tremblez-vous sous l'horreur
de foudres de la juste vengeance, gagnez les pieds de cette sainte Dame, vous
voilà à couvert." [30]
On est allé jusqu'à imputer la
justice à Dieu et la miséricorde à Marie, eu oubliant que la miséricorde de
Marie est don de Dieu. Nous ne pouvons rien attribuer à Marie, qui ne soit
d'abord éminemment en Dieu et dans le Christ. Comment Marie pourrait-elle
vouloir autre chose que ce que veut Jésus ? Ne lui reste-t-il pas tout de même
en propre, dira-t-on peut-être, la tendresse féminine ? Non, déjà le Premier
Testament compare l'amour de Dieu à celui d'une mère[31].
Heureusement en France les audaces discutables d'un Binet, d'un du Barry, d'un
Poiré et de leurs émules deviennent plus rares après le succès des Lettres
provinciales de Pascal.
Marie a été comparée par saint Bernard et par bien d'autres[32]
à un canal par lequel la grâce de Dieu nous atteint. Par la suite on a vu en
cette image l'attribution à Marie d'une fonction propre dans la distribution de
la grâce, en distinguant la grâce de sa distribution. N'oublions pas que
"la grâce" est un autre nom de l'amour de Dieu pour nous. Ainsi chez
la plupart l'image du canal souligne l'immédiateté de la relation à Dieu que le
mot grâce implique. La grâce est la bienveillance de Dieu, l'amour qu'il porte.
Le mot "canal" veut dire que la grâce, tout en venant par Marie,
vient de plus haut que Marie, vient de Dieu[33].
D'autres ont vu en Marie un bon "moyen" pour se tirer d'affaire. Ils
avaient sans doute l'expérience d'une société où il était indispensable de
bénéficier d'une "relation" parmi les gens bien placés pour obtenir
des avantages ou même simplement pour se défendre contre l'injustice. L'écriture sainte nous donne une plus
haute idée de la justice de celui
qui sonde les reins et les coeurs et se prononce non pas par ouï-dire, mais en
connaissance de cause.
À travers la crainte de la justice divine, discernons un sentiment de la
sainteté de Dieu, comme celui qu'éprouva le prophète Isaïe. Dieu se manifestant
à lui, il s'écrie : "Malheur à moi! Je suis perdu, car je suis un homme
aux lèvres impures, j'habite au sein d'un peuple aux lèvres impures et mes yeux
ont vu le Roi, le Seigneur des armées"[34].
Comme Marie en son Magnificat, réjouissons-nous de la justice de Dieu et
de sa sainteté : "Saint est son nom". Mais elle enchaîne
aussitôt : "Sa miséricorde s'étend d'âge en âge". Elle chante
la miséricorde dont elle et comblée, cette miséricorde dont tant d'autres, ces
pauvres qu'elle nomme, vont bénéficier. Comme elle reconnaissons la grâce qui
nous est faite dans la venue du Christ et accueillons en lui la miséricorde
divine.
Voilà l'essentiel, même si on ne peut l'illustrer de citations scripturaires
explicites. C'est sans doute parce que cet essentiel va de soi que
l'évangéliste n'a pas cherché à le souligner. Marie accueille son enfant avec
amour, un amour qui est à la fois maternel et amour de Dieu. Dès lors, je suis
quelque peu insatisfait par certaines présentations où l'adaptation pastorale
prend le pas sur la théologie. Je ne me contenterai pas de dire que la dévotion
à Marie est "utile", comme Crasset [35],
et d'autres l'ont souligné. Certes, cette dévotion est justifiée et s'impose.
Mais elle consiste à aimer Marie, ce qui est bien plus que l'utiliser, et à
accueillir Jésus comme elle avec amour, un amour qui est à la fois humain et
amour de Dieu.
Avec Marie, pensons à la justice infinie de Dieu, à la sainteté infinie de
Dieu, à l'amour infini qui peut tout demander, il faut ajouter de manière plus
abstraite, mais aussi plus synthétique : pensons à la gloire infinie de Dieu.
Le terme de gloire, biblique, dit la transcendance de Celui qui à la fois est
aimé, attire, fascine, écrase et vivifie.
Marie dans le regard vers Dieu
Je voudrais examiner de plus près de quelle manière Marie prend alors place
dans la prière.
Est-ce comme modèle ? Oui, certes. Néanmoins il y aurait des réserves à faire à
ce sujet. Trop souvent les prédicateurs ont outrepassé ce que nous savons
d'elle et projeté en elle de manière imaginaire les dispositions qu'ils
souhaitaient aux fidèles. Cependant la question n'est pas là. Marie est
beaucoup plus qu'un modèle.
Marie est-elle plutôt un recours ? Oui, elle intercède. Mais cela n'empêche pas
la prière d'être regard vers Dieu. Combien d'oraisons liturgiques qui
mentionnent son intercession sont néanmoins adressées à Dieu ! Mieux que son
intercession, sa simple présence retient l'attention. En elle le mystère de
l'Incarnation est contemplé, mis davantage à notre portée. On ne peut fixer le
soleil. Pour ne pas y perdre la vue, il faut le regarder seulement à travers un
verre noirci ou bien reconnaître sa lumière dans les objets qu'il éclaire et
qui nous attestent ainsi son éclat. Ainsi Marie a été souvent comparée à un
miroir[36].
Elle est, dit Godeau, de Jésus la plus fidèle image[37].
Parmi les objets qu'éclaire le soleil, la lune pendant la nuit retient
l'attention et bien qu'il ait disparu, atteste sa présence. Ainsi Marie
a-t-elle comparée à la lune [38].
Comme la lune doit son éclat au soleil, Marie reste signe de la présence de
Jésus, puisqu'elle est Mère de Dieu. "L'invocation de la Vierge qui se
fait par une solide piété ne saurait être sans quelque mouvement de l'amour de
Dieu." [39]
Une autre comparaison, moins fréquente peut être tentée. D'un sommet élevé ou
seulement du toit d'une cathédrale, côtoyer le vide peut donner le vertige.
Pour l'éviter il est prudent de ne regarder que le sol où poser les pieds et
les appuis à tenir par les mains. Cela ne vous fait pas oublier le risque
couru, bien au contraire. Dans la contemplation de l'Incarnation, Marie apporte
pareil appui. Si la pensée lui fait place, ce n'est pas qu'elle soit seule
présente; c'est que le Christ, c'est que l'infini de Dieu est à l'arrière-plan,
comme le vide vertigineux qu'on ne saurait dominer. Marie ne s'est pas laissée
impressionner, je veux dire paralyser, par la tâche qui lui incombait. Avec
Marie, comme Marie, il reste possible d'avancer.
Cette comparaison avec le vertige est plus proche de l'Écriture sainte qu'il a
pu le sembler.
Maint psaume de louange, au lieu de
s'adresser directement à Dieu, ne le mentionne qu'à la troisième personne : le
respect retient de lui parler, mais l'admiration pour lui ne peut être
contenue: le psalmiste veut la faire partager. Cette réserve respectueuse
est-elle propre à l'Écriture sainte ? Non, nos langues européennes la
connaissent et ont, du moins l'allemand, l'espagnol, l'italien et même le
français d'autrefois, des formules de politesse à la troisième personne qui
n'oublient nullement la présence de celui qu'elles désignent ainsi. Gabriel
Marcel aimait répéter : "Quand nous parlons de Dieu, ce n'est plus de
lui que nous parlons" [40].
Car il ne faut pas parler de Dieu comme d'un absent.
J'objecte : Bien des paroles censées
adressées à Dieu deviendraient impossibles à prononcer si on pensait à sa seule
présence. Mais la prière vraie à Marie met en présence de Dieu qui est avec
elle.
De quelle manière ? Une comparaison me vient encore à l'esprit. Imaginez une
route bordée d'arbres, toute droite, à perte de vue. Plus on regarde au loin,
plus les arbres paraissent petits, indiscernables. Qu'on franchisse la distance
qui sépare le premier arbre du suivant, le bout, s'il y en a un, est toujours
invisible. Mais on a davantage conscience de la distance et pris la bonne
direction.
Ainsi admirer et imiter Marie nous
oriente vers son Fils, nous fait le regarder et aimer non seulement comme
homme, mais comme le Fils de Dieu, comme le Seigneur. Alors il est juste de
dire qu'on va à Jésus par Marie.
Les comparaisons ont leurs limites. Celles qu'on vint d'avancer pourraient être
mal comprises. Pour éviter les malentendus, rappelons d'abord que Jésus ne fait
pas aux siens l'obligation de confier à Marie leurs demandes. Il leur rappelle
la possibilité de s'adresser directement à son Père. Comment accéder au Père, à
Celui qui est infini, donc inaccessible, sans nous joindre à Jésus qui est à la
fois son égal et homme comme nous Jésus est lui-même l'image du Père "Qui
le voit, voit le Père". I1 ne s'agit pas de lui substituer l'image de
Marie. Mais on contemple mieux Jésus quand on ne le sépare pas de Marie, quand
on le regarde comme Marie. Alors, remarquent certains, la sensibilité dont nous
avons besoin est plus facilement en éveil. Et surtout c'est vraiment le Verbe
incarné, c'est-à-dire inséré dans des relations humaines qui est notre voie, la
vérité, la vie.
***
Je résume. Conformément au sujet proposé, j'ai tenu à présenter ces réflexions
à partir d'expériences humaines. J'ai retenu deux expériences qui me paraissent
complémentaires.
D'abord celle des relations
humaines. Certes, elles sont variées, distantes ou familières, méfiantes ou
confiantes, vont de l'incompréhension à la communion de pensée. En tout cas, on
ne voit pas une mère intimidée par son bambin. Elle lui dit ce qu'elle veut
sans ambages et sans façons.
Les rares paroles de Marie à Jésus
que l'Écriture sainte nous fait connaître sont d'une simplicité lumineuse.
Comme elle, nous pouvons parler au Christ familièrement. Je ne veux pas dire de
manière désinvolte, mais comme à un membre de notre famille.
Deuxième expérience, celle d'être dépassé par l'infini. En ce sens les scolastiques
ont parlé d'une via eminentiae. Le Christ Jésus est le Fils de Dieu.
Marie elle-même a été déconcertée par le dessein de son Fils ; elle l'a accepté
dans la foi. Parce que Jésus est le Fils, la foi en lui est bien plus qu'une
hypothèse invérifiable, ou une rêverie qui facilite l'existence, ou une simple
confiance en un ami plus compétent; elle tient sa certitude de Dieu lui-même et
justifie le choix d'une existence selon ses appels.
Pour ne pas tout dire à la fois, j'ai dû distinguer deux approches, comme si on
pouvait séparer en Jésus humanité et divinité. Ce ne sont pas nécessairement
deux temps successifs. Il n'y a jamais à dépasser l'humanité de Jésus. Ne
séparons pas dans notre amour respect sacré de Dieu et simplicité avec Jésus et
Marie. Marie n'est pas mère de Jésus et Mère de Dieu en deux temps successifs.
Comme Marie, accueillons la parole de Dieu qui est Jésus lui-même.
Michel
DUPUY, Prêtre de Saint-Sulpice
[1] Nguyen Van Thuân. 365 jours
d'espérance, Paris, 2004, p.16.
[2] Conférences théologiques et
spirituelles sur les grandeurs de la Très sainte Vierge Marie Mère de Dieu,
t.2, p. 122.
[3] Archives de Saint-Sulpice, Paris
[4] La Croix de Jésus, Paris,
1647. I, chap.27
[5] Le livre de Margery Kempe,
traduit de l'anglais par Louise Magdinier, Paris, 1989, p.271.
[6] De hominis dignitatis oratio,
Bâle, 1557, p.314.
[7] Lc 2,48
[8] Lc 8,21
[9] Ia, q.35,
art.5, ad 3.
[10] Ia, q.13,
art.7.
[11] Lc, 1, 12
[12] Mt 1, 20
[13] Lc 1,30
[14] Brunschvicg, n° 206
[15] Brunschvicg, n° 233
[16]
Brunschvicg, n°793, cf.231
[17] Ex. 33,20
[18] Confessions, I,1
[19] Die
lateinischen Werke (Stuttgart, 1954), II, l6.
[20] Theologia mystica (Coloniae, 1538) L.
II, c. 26, f ° 237v
[21] "Qui scrutator est
maiestatis opprimetur a gloria" (Pr 25, 27).
[22] La città
d'lddio incarnato, Parte 3. Venetiae, 1617, 55, 8.
[23] L'Escole de la Vierge Marie
... Namur, l652, 2 partie. Leçon 5
[24] Lc 1,
45
[25] Lc 11, 28
[26] 1 Co 4, I5
[27] Homeliae catholicae de.sacris arcanis Deiparae Mariae et Josephi, Coloniae, 1613, Lib. V, Hom. 15
[28] Ph 2, 7
[29] Giliberto a le mérite, après avoir
indiqué les difficultés de la loi, de souligner la foi de Marie; La città
d'Iddio incarnato I.57, 16
[30] Que la dévotion à Notre-Dame est
une belle marque de prédestination, dans Recueil des Oeuvres complètes,
Rouen
1620, p. 13 et 66.
[31] Is 49, 15.
[32] Notamment Laurent Justinien
[33] Plusieurs opposent
"bassin" (où l'eau reste) et "canal" (par où elle passe).
Ainsi notamment Chardon, La Croix de
Jésus, Il, 17.
[34] Is 3,5.
[35] La véritable dévotion envers la
Sainte Vierge, Paris, 1679. Le premier Traité est intitulé :
"De l'utilité de la dévotion envers le Sainte Vierge".
[36] Laurent Justinien, De triomphali
agone Christi; Louis-François d'Argentan, C'onférence ... 25. Etc.
[37] Poésies chrétiennes, Paris,
1646, p. 62.
[38] Hymne aux Matines de la tête de
l'Assomption. Chardon, La croix de Jésus. Paris, 1647, Fntretien l,
chap. 27.
[39] Joannes van Neercassel, Tractatus
de sanctorum et praecipue beatissimae Virginis Mariae cultu. Vltraiecti,
1675, art.19
[40] Journal métaphysique, 2
décembre 1920.